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Aux origines de l’archéologie vaisonnaise : curieux, érudits et antiquaires à l’époque moderne
28 mars | 18 h 00 min – 19 h 00 min
Benoit Rossignol, professeur, Université d’Avignon
L’antiquité n’a jamais été totalement oubliée à Vaison, au moins ses vestiges furent toujours visibles. Avec le développement de l’humanisme, à partir du XVIe siècle, ruines et objets archéologiques de Vaison et de sa région sont l’objet d’un intérêt nouveau, de plus en plus savant de la part de ceux que l’on appelle alors les « antiquaires », les spécialistes d’une antiquité redécouverte. Nous retracerons les étapes de cette redécouverte à travers ses figures plus ou moins célèbres et ses diverses pratiques : le florilège d’inscriptions, la fabrication du faux, la collection, le mémoire érudit, la correspondance savante. Si les premiers antiquaires actifs à Vaison sont des figures évanescentes, les choses changèrent avec l’arrivée d’un évêque érudit en la personne de Joseph-Marie Suarez (1599-1677) qui fit rechercher et conserver les antiquités, inscriptions et statues en particulier. Correspondant avec le plus grand érudit de son époque, l’aixois Nicolas-Claude-Fabri de Peiresc, Suarez laissa un legs décisif et constitua un véritable musée dans les bâtiments de l’évêché. Cette collection continua à faire l’objet de l’intérêt des érudits et des savants, une science de l’épigraphie prospérant dans la région avec des figures comme Moreau de Vérone et Fabre de Saint-Véran à Vaison même et Esprit Calvet à Avignon ou Chrysostome de Gaillard à Montélimar. Cette préhistoire de l’archéologie vaisonnaise se termine symboliquement par la visite du Père Dumont durant la révolution française, à la veille de la dispersion des collections de l’évêché.
Benoît Rossignol, ancien élève de l’ENS Fontenay-St-Cloud, est agrégé d’histoire et docteur en histoire. Il est actuellement professeur à l’université d’Avignon, porteur d’un programme de recherche sur les épidémies dans l’antiquité.
Ses domaines de recherches sont l’histoire politique, militaire et sociale du Haut-Empire romain, l’histoire environnementale de l’antiquité et l’épigraphie du monde romain (armée romaine, provinces danubiennes, Gaule narbonnaise).
Il a travaillé avec Jean-Marc Mignon sur les fouilles du forum, en particulier sur les inscriptions retrouvées (voir J.-M. Mignon, D. Lavergne, B. Rossignol, « Deux officiers romains honorés sur le forum de Vaison-la-Romaine au Ier siècle de notre ère », Revue Archéologique de Narbonnaise) 53, 2020, p. 279-289).
En 2020 il a publié « Marc Aurèle », ouvrage dans lequel il raconte la vie de Marc Aurèle dans une époque de grande transformation de l’Empire romain et dégage la figure méconnue de l’homme derrière la légende du souverain.