Programme du mois

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Mardi 10 avril 2018

La musique française au début du XXe siècle : Le Groupe des Six ou l’âme d’une époque

par Georgie Durosoir, musicologue, professeur émérite à l’université Paris-Sorbonne.

L’étrange histoire du Groupe des six (1915-1923) * est d’abord celle de ce nom qu’ils n’ont pas choisi et qui désigne un groupe de jeunes compositeurs que seule une camaraderie un peu potache relie entre eux. C’est l’histoire de leurs rapports avec la guerre qu’ils ignorent, avec la modernité qui a, pour chacun, une définition différente ; de leur fascination pour Jean Cocteau qui leur apportera une renommée inattendue. Histoire éphémère, rencontre de personnalités hautes en couleurs et contrastées, nourrissant peu de points communs sur la musique ; destins bientôt séparés et diversement glorieux, ceux d’auteurs définitivement célèbres ou tombés dans l’oubli.

C’est cette épopée étourdissante et quelque peu factice qu’évoquera la conférence ornée des musiques novatrices qui éclatèrent alors.

Georgie Durosoir est professeur émérite en Musicologie à l’université Paris-Sorbonne et chercheur associé au Centre de musique baroque de Versailles. Mais depuis quelques années elle s’investit dans un nouveau domaine de recherche : la vie musicale dans la Grande Guerre et la musique militaire en général. Grâce à une première journée d’étude en 2005, elle a suscité l’intérêt des historiens de la guerre et des historiens de la culture pour la formation d’un groupe de recherche sur ce sujet. Elle a dirigé en 2009 un ouvrage sur « La grande guerre des musiciens », et en 2015, « Mon violon m’a sauvé la vie », pour l’exposition « Destins de musiciens dans la Grande Guerre », au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux.

*Georges Auric (1899-1983), Louis Durey (1888-1979), Arthur Honegger (1892-1955), Darius Milhaud (1892-1974), Francis Poulenc (1899-1963), et Germaine Tailleferre (1892-1983)


Mardi 17 avril 2018

Demain les posthumains : réflexion sur l’homme augmenté

par Jean-Michel Besnier, professeur émérite de philosophie à l’université Paris-Sorbonne

La culture occidentale avait privilégié depuis les Grecs la question : « Qu’est-ce que l’homme ? ». Elle l’avait mise au fondement de la philosophie et, ensuite, à la clé des explications scientifiques touchant aussi bien l’ethnologie, la psychologie que l’économie ou la sociologie. Aujourd’hui, le monde des technologies impose une nouvelle question : « Que voulons-nous faire de l’homme ? ». La raison en est que nous disposons désormais des moyens de fabriquer l’homme, de le réparer, d’en augmenter les facultés et les performances.

Le programme américain NBICs servira de fil conducteur : il définit les promesses d’épanouissement de l’humanité grâce à la convergence des technologies incluses dans son acronyme (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives). Chacune de ces technologies est en passe de nous transformer. Il s’agira d’en prendre la mesure et de se demander jusqu’à quel point nous devons accueillir les annonces qui nous sont faites : l’immortalité, par exemple, ou l’avènement d’un posthumain.

L’intervention s’appuiera sur des données technoscientifiques accessibles, sur des exemples et des situations souvent répercutées par les médias et elle mobilisera le témoignage des ingénieurs et des scientifiques, ainsi que celui des philosophes ou des politiques. Son objectif consistera à susciter la réflexion sur les chances qui nous demeurent de maîtriser le futur de l’humanité.

Agrégé de philosophie et docteur en sciences politiques, Jean-Michel Besnier est professeur émérite de philosophie à l’université Paris-Sorbonne, où il a dirigé un centre de recherche sur les « Rationalités contemporaines ». Il est membre du conseil scientifique de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST), du directoire du MURS (Mouvement universel pour la responsabilité scientifique) et de la commission Littérature scientifique et technique du Centre national du livre. Ses enseignements et l’encadrement des thèses de doctorat inscrites sous sa direction portent sur la philosophie des technologies. Il a été membre du Comité d’éthique et de précaution pour les applications de la recherche agronomique de l’INRA et de l’IFREMER de 2000 à 2007. Il a aussi appartenu au Comité d’éthique du CNRS pendant la même période. Il a été directeur scientifique du Secteur sciences et société du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en 2008, jusqu’en avril 20113. Ses recherches actuelles concernent principalement l’impact philosophique et éthique des sciences et des techniques sur les représentations et les imaginaires individuels et collectifs.

 

Nous sommes désolés, mais la dernière conférence prévue « Construire autrement : le rapport aux usagers par Sophie Ricard, architecte en mouvement, Université foraine de Rennes, ne pourra se tenir suite au mouvement de grève de la SNCF.