À la découverte des identités musicales

À la découverte des identités musicales

Jeudi 10  novembre

A la découverte des identités musicales
Antoine Abou, maître de conférences en sociologie

Mardi 15  novembre

Les Beatles et la musique indienne
Éric Breton, pianiste, compositeur et chef d’orchestre

Mardi 6 décembre

L’art du oud et la comparaison avec le luth de la Renaissance
Tarek Abdallah, musicien, musicologue

Mardi 10 janvier

La chanson française à l’heure de la mondialisation
Jean-Marie Jacono, Maître de conférences en musicologie à l’Université d’Aix-Marseille

Que reste-t-il de la chanson française à l’heure de la mondialisation ? Certains chanteurs ont choisi de chanter en anglais. D’autres ont choisi les langues régionales pour exprimer leur identité. Est-il encore possible de chanter et d’inventer en français tout en ayant une audience internationale, comme Edith Piaf jadis ?
Comme d’autres formes d’art, la chanson française est confrontée aux effets de la mondialisation culturelle. Celle-ci donne lieu aujourd’hui à des productions très diverses, proches de la téléréalité, des musiques du mondes mais aussi de la chanson d’auteur(e). Comment définir ces chansons  présentes dans notre vie quotidienne ?  Qu’ont-elles en commun ? Ces productions mondialisées vont-elles  mettre fin à  l’héritage de la chanson à texte issue des grands interprètes du XXe siècle ?

Jean-Marie Jacono, maître de conférences en musicologie à l’université d’Aix-Marseille, s’est notamment spécialisé dans l’étude du rap francophone et de la chanson. Il est l’un des trois fondateurs du réseau universitaire international « Chanson les ondes du monde » qui organisera la première biennale de la chanson à Aix-en-Provence et à Marseille (MuCEM) en septembre 2017.

 

Mardi 17 janvier

Les musiques dites « dégénérées ».
Des œuvres musicales majeures interdites par la dictature nazie

Frédéric Isoletta, pianiste et organiste, agrégé de musique

« Entartete musik », musique « dégénérée » C’est ainsi que les Nazis, entre 1933 et 1945, appelaient toute musique qui ne correspondait pas aux normes de l’art officiel. « Musique qui a perdu les qualités habituelles de son genre, de sa race », loin de l’idéal aryen, de la race supérieure.
Ils appelaient donc « art dégénéré » la musique des années trente, qui allait de la musique atonale au jazz… Dans l’esprit nazi prédomine cette idée de décadence, de dégénérescence, d’empoisonnement de cette pureté des origines.
Dès leur arrivée au pouvoir, les dirigeants nazis entreprennent une éradication de  » l’art dégénéré  » (Entartete Kunst), fondée sur une normativité créatrice visant à rejeter toute avant-garde au nom de la pureté de la race aryenne. La catégorie de musique dégénérée se présente comme une catégorie haïe où le régime nazi range toute la musique qui lui semble éloignée de sa propre vision de la musique, ou de sa vision du monde.

Pianiste, organiste et pédagogue, Frédéric est un artiste éclectique aux multiples talents, abordant des répertoires variés allant de la musique ancienne à contemporaine. Agrégé de musicologie et certifié en histoire des arts, il obtient des Médailles d’or et Premiers Prix de perfectionnement (cycles spécialisés) aux Conservatoires Nationaux de Régions de Grenoble et de Marseille en piano, accompagnement piano, orgue, continuo et improvisation, musique de chambre, écriture, formation musicale, arrangement et orchestration. Il participe régulièrement au Festival des musiques interdites créé en 2004 à Marseille.

 

Jeudi 9 février

La musique de la cour impériale du Japon : le gagaku
Seiko Suzuki, enseignant chercheur en musicologie

Le 12 mai 1955, le ministère de l’Éducation du Japon a désigné le gagaku comme « bien culturel immatériel important », uniquement lorsqu’il est interprété par les musiciens de l’agence impériale. Cette décision a largement contribué à présenter le gagaku comme la musique rituelle du shintoïsme impérial, la plus ancienne du Japon, restée purement japonaise et immuable au cours des siècles sous la protection des empereurs successifs. La continuité et l’invariabilité du gagaku « authentique » serait la preuve de la pérennité et de l’immutabilité de l’identité culturelle du peuple japonais. En réalité, le gagaku se caractérise fortement par son style bouddhique et asiatique par rapport à d’autres musiques japonaises. Nous regarderons le processus suivant lequel le gagaku a accédé au rang de « bien culturel immatériel important » du Japon.

Originaire de Tokyo, Seiko Suzuki  a obtenu un doctorat ès lettres en 2014 avec une thèse intitulée « L’établissement d’un savoir musicologique japonais en tant que « science » (Université de Tokyo et Université Paris Diderot).

 

Mardi 25 avril

A la recherche de « l’âme russe »
Francis Dahl, musicien, conférencier

Où chercher musicalement cette âme russe empreinte à la fois de mélancolie, de nostalgie et d’aspiration vers l’infini?
Elle est présente à toutes les époques, dans la musique populaire, les chants orthodoxes et les œuvres instrumentales de musique de chambre et symphonique.
Au XIXème siècle, la musique russe a connu un grand retentissement grâce aux vibrantes mélodies de Moussorgski, aux somptueux opéras et ballets de Tchaïkovski et Borodine, sans oublier les célèbres poèmes symphoniques subtilement orchestrés par Rimski-Korsakov.  Le fameux Groupe des Cinq constitué essentiellement d’autodidactes a toujours prôné une musique spécifiquement nationale, voulant le détachement des standards occidentaux. Ces éminents compositeurs étaient intimement liés à la philosophie, la littérature et à la peinture de leur pays. Leurs sources d’inspiration sont variées et multiples ; les grands exemples étant Pouchkine, Tolstoï, Tchekhov ou Victor Hartmann.
L’école russe et ses interprètes de légende tels Oïstrakh, Rostropovitch, Horowitz ou Gilels possèdent cette âme slave, et leurs enregistrements sont reconnaissables à jamais.
Compositeurs et interprètes, écrivains et peintres, grâce à eux l’art exprime un grand souffle unique et captivant.

Ancien élève des conservatoires de musique de Strasbourg et Delémont en Suisse, Francis Dahl a créé il y a onze ans l’association « Via Musica » qui a pour but de « faire connaître, découvrir, approfondir, aimer et promouvoir notre patrimoine musical ».  Francis Dahl convie les amateurs de musique, dite classique, à des conférences  dont les thèmes abordés sont variés : hommage à un compositeur ou à un  interprète, compositions caractéristiques d’une époque ou d’une forme musicale, œuvres écrites pour un instrument particulier, patrimoine musical d’un pays, en accord avec une saison ou un temps particulier de l’année.